L'aventure paternelle, contée par un papa parmi tant d'autres... De bisous en câlins, de bouderies en cacas, je n'ai pu que constater qu'être père, ça n'a rien de facile. Mais avec un peu de bonne volonté, beaucoup d'amour et une citerne de savon (biologique, sans parfum, sans colorant, sans phosphate et sans savon...), on peut y arriver! Et les récompenses sont belles...

mardi 19 octobre 2010

24 août 2009 (re-suite)...


(J'aurais aimé écrire conclusion, mais ça va encore attendre, à ce qu'il parait. C'est long, une journée de papaïsation. Mais je vais tâcher de conclure ce chapitre cette semaine, ne vous inquiétez pas. Parce que je ne peux pas non plus étirer cette histoire de façon à en faire tout un blogue, quand même...
Euh...)

Donc bandelette passe au bleu.

Et infirmière, loin d'être convaincue que nous en comprenons toutes les implications, dit : "Ah ben vous partirez pas d'ici tout de suite, madame!"

Aussitôt m'envahit un mélange de gros bonheur crasse et de surprise à la sauce panique. Avec un bon vin, ça aurait mieux passé, mais faute de breuvage pour accompagner, j'avale le tout à sec. Pas le temps de digérer l'info, on réagit : ce qui se voulait une valise d'attente doit subito-presto se transformer en valise pré et post-accouchement, et comme je ne suis pas Sammy Potter, il me faut, au lieu de simplement faire apparaître le nécessaire, retourner à la maison et laisser à contre-cœur Aimée aux bons soins du personnel de l'hôpital (et de belle-maman, que nous avions joyeusement réveillée vers les cinq heures du matin, merci belle-maman!).

Je dois dire que j'ai grand peine à me souvenir des choses que j'ai pu penser entre l'hôpital et chez moi. Mis à part le fait que je tiendrais bientôt une créature vivante dans mes bras, bien sur.

Arrivé à la maison, je rassemble vite fait les effets personnels essentiels, puis j'appelle les principales intéressées : ma mère et ma patronne. Ma génitrice, tout excitée, me dit qu'elle saute dans le premier autobus trans-province qui traîne et sera sans doute dans la région vers la fin de la soirée (7 heures de route séparent nos deux régions, ajoutez-en trois ou quatre quand on fait le trajet en autobus - damnés transferts éternels!). Elle ne se contient plus de bonheur.

Je retourne à l'hôpital, valise pleine à craquer, oreillers, vêtements de rechange, tout le bataclan. Seul hic dans toute cette préparation : nous n'avons toujours pas de siège d'auto. Cela aurait pu être une mini catastrophe, n'eut été de la prévoyance monstrueuse dont sait faire preuve Aimée. Alors que j'étais parti faire nos bagages, elle s'est chargée de "commander" un siège de bébé, l'ancien siège de notre filleule, en fait, lequel devrait nous arriver en cours de journée par un intermédiaire belle-mèrien.

On m'informe d'autreS choseS qui se sont passées pendant mon absence :
- des infirmières ont tâtonné le ventre d'Aimée;
- des médecins ont tâtonné le ventre d'Aimée;
- on a changé Aimée de chambre;
- on a décrété que bébé arrivait les foufounes en premier;
- on a aussi décrété que ce serait par césarienne.

J'accuse le coup pendant que Pression se marre de ma gueule. Disons que ce n'est pas exactement la journée que j'avais imaginée pour l'accouchement. Pas un mois à l'avance. Pas par césarienne. Pas autant de monde qui tâtonnent le ventre d'Aimée.

Papa. Je serai papa, peu importe le reste.

Autre détail : le docteur qui s'occupera de la césarienne s'appelle Docteur Cabrera. En réalité, ça n'a rien de magique, d'époustouflant ou quoique ce soit. Rien qui sorte de l'ordinaire. Sauf qu'avec la journée de surprises qui nous tombe dessus, quand j'entends l'infirmière nous annoncer que le docteur Cabrera sera d'office, j'entends clairement dans ma tête, flashback d'une série animée connue : "Bonjour docteur Nick!" Je sais que c'est Nick Riviera, mais la consonance des noms est suffisante pour évoquer en moi l'image d'un docteur amical aux pratiques douteuses...

Et oui, je sais que c'est con. Mais que voulez-vous; un bientôt-papa, c'est beaucoup de choses, y compris con.

Dans les coulisses, Pression passe un coup de téléphone rapide et invite Angoisse et Impuissance à la fête...





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Ça n'a pas été une journée facile.

J'aime croire que la naissance hâtive de Moumou a été une surprise plus belle encore qu'elle ne l'aurait été si l'accouchement avait eu lieu à la date prévue. Tenir son enfant dans ses bras alors que l'on n'aurait dû le faire qu'un mois plus tard, c'est quelque chose. Si on m'avait dit ce matin-là que je m'en allais à l'hôpital pour y passer plus qu'un long moment (ce à quoi on s'attend toujours) et que j'en ressortirais avec plus que ce avec quoi j'y étais entré (ce qu'on ne veut jamais voir arriver, sauf dans les cas de naissances), j'aurais fait les choses autrement, oui, mais je n'aurais pas pour autant été à 100 % prêt pour faire face à ce qui devait, ce jour-là, s'y passer.

Mais encore là, je demeure convaincu qu'on n'est jamais prêt pour le premier enfant. On vous dira sûrement le contraire, mais on ne s'attend jamais à ce que ce soit aussi demandant, aussi beau, aussi épuisant, aussi magnifique... Je suis d'avis que ceux qui vous diront qu'ils étaient absolument prêts à affronter le fait d'être parents se mentent à eux-mêmes (pas un bien grand mensonge, plutôt des souvenirs manipulés au fil du temps).

Ainsi, tout au long de la grossesse, afin d'être entièrement honnête envers les gens qui me demandaient si j'étais prêt à être papa, je répondais systématiquement :

"Absolument pas, mais je suis prêt à ne pas être prêt."

Et ÇA, c'était vrai.

1 commentaire:

  1. Sacré Sam!!!! Je suis passée du rire (Bonjour Dr Nick!) au motton (bonjour papa pas prêt!)
    Et regarde le papa que tu es maintenant! Tu l'as toujours été...prêt et bien décidé à l'être!
    Comme j'ai presque l'âge de ta maman, je te dirai que je suis bien fière de toi!

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