L'aventure paternelle, contée par un papa parmi tant d'autres... De bisous en câlins, de bouderies en cacas, je n'ai pu que constater qu'être père, ça n'a rien de facile. Mais avec un peu de bonne volonté, beaucoup d'amour et une citerne de savon (biologique, sans parfum, sans colorant, sans phosphate et sans savon...), on peut y arriver! Et les récompenses sont belles...

mardi 12 octobre 2010

24 août 2009...

Ma conjointe et moi dormons paisiblement sur notre lit, temporairement installé dans le bordel qu'est notre salon. C'est qu'à un peu plus d'un mois de la date prévue pour l'accouchement (devant avoir lieu, techniquement, et je dis bien TECHNIQUEMENT, le 24 septembre), nous avons cru bon, dans un élan de faisage-de-nid-douillet-pour-la-tite-famille, de rénover notre chambre à coucher.
Ben quoi? Bébé fraîchement arrivé aurait une chambre toute neuve et pas nous?


Donc, disons 4h, lundi le 24 août 2009. 4h du matin, évidemment.


"Réveille-toi..."
-Mmmmph...
-Réveille-toi!
-Mmmmmphaaarghhqueouaaa?
J'ouvre deux yeux croûtés.
-Je suis allée à la salle de bain pour [activité personnelle], et en me relevant, j'ai complètement inondé mon protège-dessous flambant neuf...
-Ok...
Je me retourne, me rendors...
-Heille!
-Mmmmaaarg! Quoi?
(On note ici un changement de ton chez Demoiselle Mon Aimée...)
-T'as-tu compris ce que j't'ai dit?
-Ben oui... T'as fait [activité personnelle], pis en te relevant t'as mouillé ton protège-dessous, faque (et c'est LÀ que je finis par faire la lumière sur toute l'affaire...) t'es peut-être en train de perdre tes eaux. T'es en train de perdre tes eaux.
Je ne sais pas si ça me rassure de le dire deux fois, mais ni une, ni deux, je suis prêt à partir. Aimée me calme : "Attends, Sam, c'est des écoulements, c'est juste plus abondant. J'pense pas avoir perdu mes eaux encore..."
Je suis évidemment fébrile, mais c'est normal : nous sommes le 24 août 2009, un mois jour pour jour avant la date "prévue" pour l'accouchement. Bon, "prévue" c'est fort. Disons, mettons, "calculéeselonlesloisnormalesetlesmeilleuresconnaissancesdenosbonsdocteurs,comptetenudestendancesdanslesgrossesses". Voilà qui est mieux.
Demoiselle Mon Aimée avait commencé à avoir de légers écoulements au troisième trimestre. Les spécialistes s'étaient faits rassurants : rien de grave, simplement de la glaire (un des mots les moins gracieux de notre belle langue; dites-le à voix haute, vous allez voir...), ou le bouchon muqueux qui s'efface lentement. On nous avait avisés de nous présenter à l'hôpital lorsque les pertes se feraient plus abondantes ou si elles changeaient de couleur.
Bref, une bonne grosse glaire gluante et transparente = yes madame.


Lorsqu'elle sort de la douche, je m’enquiers de l'état d'Aimée, qui se veut d'un calme plat. Encore aujourd'hui, je la revois sereine comme jamais, elle qui avait avec raison connu les plus intenses montées émotives (j'en traiterai dans un autre billet...) pendant sa grossesse. Sereine et autoritaire.
"T'as mon livre?"
-Oui chérie.
-Ton livre? Prends-toi un livre.
-Oui chérie.
-Amène des barres tendres. Mais pas juste ça, tu vas t’écœurer. Oublie pas nos dessous de bras.
-Oui chérie.
J'ajoute les antisudorifiques aux bagages.
-Oublie pas les pyjamas.
-Oui chérie.
-Les tiens pis les miens.
-Oui chérie.
-Pis ceux de bébé.
-Oui chérie.


Et ainsi de suite, jusqu'à ce que valise s'emplisse. Et nous partons pour l'hôpital...


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J'ai été scout. Je devrais toujours être "toujours prêt".

Mais avouez qu'à 4h du mat', il y a de quoi surprendre son homme.

La grossesse, si elle désoriente la femme, ne fait pas de bien à l'homme. Sans vouloir ouvrir un débat complet sur la chose, je dirais que l'homme est l'antithèse du compas, durant la grossesse. On a déjà grand peine à comprendre la femme par moments, c'est pire une fois qu'elle porte un enfant : elle-même ne sait plus autant où elle en est. Enfin, c'était le cas pour ma douce - pas toujours, non, mais elle avait ses passes. Faudrait quand même pas généraliser.

(Parenthèse : j'ai un peu l'impression de marcher sur des œufs, en ce moment, parce que je marche en terrain on ne peut plus glissant en essayant de parler de la femme avec mon regard d'homme. Et pas juste la femme, je parle de la femme enceinte, la FEMME majuscule, celle qui, si l'on en croit le stéréotype, ne doit pas être contredite, contrariée, mise en doute, remise en question, etc, par son homme. Je ne suis pas misogyne, je respecte la femme autant que quiconque, j'admire la femme, même, mais il y a de ces automatismes, de ces clichés qui m'horripilent... Enfin, c'est pour un autre billet, peut-être...
Bref, je marche sur des œufs, mais il me faut l'assumer. Fin de la parenthèse.)

Ben, euh... Fin du billet itou.



Formule et piqué de lit,

Sam

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